Nombre de messages : 107 Date d'inscription : 30/03/2007
Sujet: Lohéac Mar 1 Mai 2007 - 14:45
Bonjour à tous. Je pense qu'il serait intéressant de parler de Lohéac, bien connue pour avoir fabriqué ces propres camions, pendant un bon nombre d'années. Je veux bien sure parler des Tontons, made in Antoine Lohéac. C'est pour cela que je place ce transporteur dans la rubrique"Les grands constructeurs Français".A+GREG. Le plus vieux camion qui a servi de base pour ces constructions: Un tracteur Autocar. Il était toujours dans le parc de l'entreprise en 2005. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
greg
Nombre de messages : 107 Date d'inscription : 30/03/2007
Sujet: Re: Transports Lohéac (76) Mar 1 Mai 2007 - 20:13
Voici la dépaneuse du parc Lohéac. Fabrication maison,avec la cabine Inter, moteur Daf 2600 et boite Fuller.
Voici un autre modéle de "TONTON" avec une cabine ultra courte. Le plateau est chargé de panneaux préfabriqués réalisés sur lé site de Grand Couronne, au siege de l entreprise LOHEAC. Ils servent à la construction des maisons des cités LOHEAC, vendues ou louèes au chauffeurs de cette entreprise hors normes! [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
camions51 aime ce message
desmoquattro
Nombre de messages : 18437 Age : 70 Date d'inscription : 17/03/2008
Voici une première photo prise chez Lohéac en 1986. C'est un essai de montage d'une cabine avancée dérivée de la cabine Inter, posée sur un châssis de Berliet 550K. A l'époque, Lohéac a racheté plusieurs sociétés jusque dans les Yvelines, et s'est donc retrouvé avec des camions de divers types dont certains étaient en fin de vie. Comme il était hors de question de les ferrailler, on a reconditionné ! A l'époque, si ma mémoire est bonne, le directeur de Grand-Couronne ( Soligny) m'avait dit que seul Mercédès s'était opposé au montage de cabines polyester sur ses châssis. Monsieur Soligny était l'ancien directeur de Transpévrac, au Havre, société utilisant des Krupp, qui était concurrente de Lohéac pour le transport des hydrocarbures en région normande.
Ce serveur est infernal... M'en fiche, je persévère ! Défense de rire en tout cas.Voici une autre photo d'un International M426 racheté à un forain par Antoine Lohéac, qui ne voulait pas voir mourir ces camions, sauf à petit feu dans son parc.
Une autre photo... C'est une citerne à bitume. Construction Lohéac, sans béquille pour gagner du poids. Pour les déplacer, on utilisait un chariot élévateur avec au bout des fourches... une sellette !Au parc, les semis étaient posées sur des tréteaux.Jusqu'au début des années soixante, il n'ya avit pas d'ailes à l'arrière, mais juste une plaque pour éviter les projections. A la suite de plaintes répétées contre les projections que faisaient ses camions, le Service des Mines a obligé Tonton à réaliser des ailes évidemment en polyester, pour en équiper ses semis.
La preuve que les tontons roulaient sans ailes au départ. La photo date des années cinquante, les cabines étaient vestibulées en tôle. Les premières cabines polyester arriveront au début des années soixante. A l'époque, Lohéac équipait ses camions de moteurs Berliet à 5 cylindres.
Je reviens un peu en arrière... parce qu'entre les tontons à cabine ferraille vestibulée de la photo en noir et blanc et les premières cabines en polyester, il y a eu des cabines en aluminium. Le seul qui trainait encore il y a une vingtaine d'années sur le parc de Grand-Couronne tractait une semi-surbaissée destinée à rapatrier les véhicules en panne. Certains éléments comme la calandre et le dessus du capot sont déjà en polyester. Par rapport à l'International de base, on voit que le capot a été rallongé pour loger le cinq cylindres Berliet qui équipait tous les premiers Tontons. Le pare-brise est en verre plat, et les ailes sont en tôle pliée.
Autre vue de l'engin, avec à ses côtés deux autres véhicules de dépannage de chez Lohéac. A gauche, un Ward-Lafrance et à droite, le plus vieux traceteur encore présent sur le parc, à cabine entièrement métallique. Il avait vraiment une vilaine allure. Je regrette de ne pas en avoir fait plus de photos à l'époque. Son pare-chocs a été avancé pour loger un treuil. Lui est entièrement en tôle, aucun élément en polyester ne l'habille.
C'est vrai qu'il n'a jamais fait comme les autres. Sais tu qu'il a commencé avec un bistrot ? Le pire c'est qu'il n'a même pas changé d'endroit. C'était dans un carrefour et les ouvriers venaient chez lui en sortant du boulot. C'est à l'extrémité du port de Rouen. Il a construit son entreprise en rachetant les terrains derrière et actuellement encore, si le bistrot n'existe plus, ce sont des bureaux à l'intérieur. Tout a toujours été fait le plus rationnellement possible. Par exemple, dans l'extension faite il y a 25 ans pour mettre les bureaux de la direction, le couloir est tellement étroit qu'on est obligé de se mettre dans une porte pour se croiser. Pour Lohéac, un couloir est une place perdue et on peut marcher l'un derrière l'autre. Ca laisse de la place pour les bureaux où on passe plus de temps que dans les couloirs. De même, les directeurs ont des véhicules de fonction: des vélos, avec leur nom peint sur la barre du cadre. Je me souviens avoir un jour discuté avec un chauffeur. Comme je lui demandais si le père Antoine allait bien, il m'a dit avoir 47 ans et que son patron avait juste le double de son âge. Mais la différence, c'est que le vieux, lui, avait des projets! Il est mort trois ans plus tard à 97ans. D'ailleurs quand son directeur de Grand-Couronne, déjà cité plus haut est parti en retraite, le père Lohéac n'a pas jugé bon de lui chercher un remplaçant, il a juste repris sa place lui-même! De même, pour ses ouvriers, il a toujours été en avance au niveau social. En Mai 68, j'habitais Grand-Couronne et les chauffeurs de chez Lohéac ont viré les syndicalistes CGT qui venaient essayer de les mettre en grève, parce que le personnel Lohéac avait déjà plus que ce que les autres réclamaient! Ca a changé depuis malheureusement mais faire du social n'a pas été profitable et les dernières années, c'est moins florissant. Reprenons les camions pour changer du texte. Voila un exemple de la première cabine polyester intégrale. De mémoire, ce modèle (toujours dénommé Inter comme tous les tontons!) doit dater de 1967 ou 68. Celle-ci a été montée sur un porteur, qui a servi à épandre du bitume. La photo date de 2003. Le camion avait été ramené par Tonton du fond du parc pour d'obscures raisons. On voit bien la goulotte à l'arrière qui servait à déverser le bitume sur lequel était épandu du gravier. La calandre est la même que celle du tracteur de dépannage rouge, mais la cellule de cabine est déjà celle des modèles suivants. Je ne connais pas l'origine du châssis. Cette cabine a équipé tous les tracteurs jusqu'à la version de 1972.Esthétiquement, c'est celle que je préfère avec ses phares ronds. A noter que sur un Tonton, l'accès est très désagréable du fait de la position des roues et des marchepieds. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
camions51 aime ce message
desmoquattro
Nombre de messages : 18437 Age : 70 Date d'inscription : 17/03/2008
Allez, un autre pendant que j'y suis. Voilà le modèle suivant, de 1972. La cabine est la même, seul le capot a changé. Le capot est monobloc, ce qui permet de changer tout l'avant d'une pièce en cas de choc. dans l'atelier, il y avait des capots de toutes les couleurs accrochés au mur, pour immobiliser le camion le moins longtemps possible. BP, Shell, Butagaz, gris métal série, blanc,... L'essieu avant de cette série est toujours celui de l'International d'origine, assez étroit. La tenue de route est assez aléatoire.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
A partir de ces modèles, on a commencé à trouver d'autres moteurs que le Berliet. Il y a eu des modèles gris avec un moteur DAF et le logo sur le capot.
Ensuite, on est passé à la dernière version des années 80. Il y a des changements. Cabine blanche, châssis gris clair, moteur Scania sur certains, manche à air dépassant de la cabine, vitre en bas à droite, gros clignotants à l'avant sont les principales différences. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Du fait de la tenue de route plutôt délirante, les tout derniers ont été modifiés par la pose d'un essieu avant plus large. J'en ai pris en photo à Vernon dans une cimenterie en 2002. On voit très bien la voie plus large et la modification des ailes avant en largeur pour ne pas que la roue dépasse. Le bas du pare-chocs avant est peint en noir, ce qui change la tronche de la bête de face.
Encore un petit coup de Tonton !Pendant très longtemps, Lohéac n'a pas vendu de camions à d'autres transporteurs, à fortiori des neufs. Les seuls qu'il a fabriqués l'ont été pour Cofiroute, qui était intéressé par les cabines en polyester pour leur matériel de déneigement. Le sel étant très corrosif et bouffant les cabines en métal, pas de problème de rouille dans ce cas. Toute une série en a été fabriquée avec divers équipements. L'avant porte une plaque sur laquelle peut être fixée une étrave. Les cabines sont issues de la première génération entièrement en polyester, identiques à celle de la petite goudronneuse. Par contre les phares sont dans le pare-chocs au lieu d'être dessus. La photo ci-dessous est de mon ami Patrick Lafosse.
L'une des caractéristiques les plus marquantes de la dernière génération de Tontons est leur intérieur. Soucieux d'améliorer le confort et l'insonorisation, des capitonnages ont été installés dans les cabines: tableau de bord recouvert de skaî, contreportes, capot moteur capitonnés, etc...En fait tout en faux ! C'est du polyester qui a été moulé sur des éléments gainés de skaï ou capitonnés de tissus, ce qui fait que tout est rigide.... et coloré dans la masse, mais peut être lavé à l'eau. Si vous en avez l'occasion, regardez l'intérieur d'une cabine avancée Lohéac, c'est vraiment un autre monde. A l'oeil, c'est doux et velouté, au toucher c'est rigide. ( j'espère qu'aucune femme ne me lit, ça leur donnerait des idées!)L'intérieur photographié est celui du camion de Seb, le tracteur rouge vu plus haut, un des seuls Lohéac roulant encore en France et qui ne soit pas dans l'entreprise d'origine.
Une dernière illustration d'un de mes propos: le changement rapide de capot sur la série de cabines "semi-avancée" dixit Lohéac. Ce capot complet a subi un choc et après démontage des phares et clignotants, il va être réparé. Le camion n'a pas été immobilisé longtemps puisque le capot est fixé par des attaches en caoutchouc. Seuls les raccords électriques sont à déconnecter. C'est un des aspects de la rentabilité de l'entreprise, dans laquelle tout était étudié.
Tu es sympa, ça me va droit au coeur, et comme le sujet semble en intéresser quelques uns ( même si tu es le premier a avoir réagi, je sais qu'il y en a d'autres), je continuerai à l'occasion. En fait je m'y suis toujours intéressé parce que j'ai habité Grand-Couronne jusqu'en 1972, que ma soeur était à l'école primaire avec la dernière fille d'Antoine Lohéac dans les années soixante et que je le voyais chez moi ou chez lui quand j'étais ado quand il venait récupérer sa fille ou quand nous allions à leur domicile. Je connais pas mal d'anecdotes sur les Tontons mais certaines ne sont pas à mettre en ligne.
Geppetot
Nombre de messages : 2153 Age : 62 Date d'inscription : 30/03/2008
bravo messieurs pour toutes ses précisions. Avec TONTON, il y a tant d'annedoctes à raconter. Il y a certainement de quoi faire un bouquin. Faudrait demander à ces enfants (qui ne doivent plus étre des gamins) voic 2 extraits de "l'officiel des transporteurs" du 21 /10 /05. Quand Tonton fait du ménage, il ne fait pas semblant [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
desmoquattro
Nombre de messages : 18437 Age : 70 Date d'inscription : 17/03/2008
En réponse à ton annonce, je peux le confirmer par cette photo que j'ai prise en 2002 et sur laquelle ont voit tout un parc d'Inter, dont un aux couleurs Butagaz. L'entreprise a commencé à avoir des difficultés en 2004, en partie à cause de la gestion d'Antoine Lohéac qui faisait du social avant tout. De plus, pour s'implanter sur certains marchés comme le container, il a cassé les prix et ca ne lui a pas réussi à long terme. Sinon, pour ses enfants, il en a quatre. L'aîné, Jean Claude a largement l'âge de la retraite. Il dirigeait le dépôt de Vernon à une époque. Le second, Daniel, a aussi autour des 60ans. Il a fondé GAEL dans le 77. GAEL veut dire Groupement Autonome des Etablissements Lohéac. il a été fâché avec son père de ce fait à une époque. Enfin il y a deux filles de 55 et 51 ans, qui sont totalement en dehors de l'entreprise. Selon mes dernières informations, le petit-fils d'Antoine qui porte le même prénom serait au dépôt de Grand-Couronne. J'essayerai d'avoir confirmation. Je pense que c'est le fils de Jean Claude. A+
Merci de ton petit mot. Pour la peine je te mets un autre tonton de chez Cofiroute. La photo est du même ami, Patrick Lafosse. Le camion est équipé en benne de salage.
Il y a en eu sur d'autres péages aussi. J'en ai vu un jour à Ablis mais je ne suis pas sûr qu'ils étaient là en permanence. En voilà plusieurs alignés le même jour. Comme c'est un ami qui a fait les photos, je ne connais pas le lieu. Je lui demanderai à son retour de vacances. Sur la photo, il y a deux citernes et deux bennes saleuses.
Resalut les amis Voici une photo du LOHEAC à seb34 [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Et voici le seul LOHEAC Inter engagé en camion cross "photo trouvé sur fierdetreroutier.com" il appartient au team tabarly [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Et le site internet de LOHEAC: [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Amicalement Kévin
seb34
Nombre de messages : 77 Date d'inscription : 30/03/2008
Il y a longtemps que je n'ai pas mis un tonton sur le forum. Voila un bel ensemble de la dernière génération de tracteurs construits chez Lohéac. Le pare-brise est encore en deux éléments. Il a été pris en photo à La Bouille, à cinq kilomètres du dépôt.
Comme vous êtes sages et qu'il y en a qui suivent ( heureusement, c'est juste la rentrée), je vous remets un tonton... Cette fois c'est encore plus amusant. Par contre impossible de vous dire d'où vient la photo. Elle a fini dans mes docs sans que je ne me rappelle comment. Le tracteur a toujours le pare-brise en deux parties. Il y a vraiment eu des Lohéac de toutes les couleurs.